III. Numismatique et mazarinades

16. Le dialogue de la Fortune, et des habitans du college des Thresoriers. Fait par Georges Pileur.

[Sans lieu : sans nom], 1649. 10 p. ; in-4. 

   La mazarinade, parue entre la prise de Charenton (8 février) et les négociations de Rueil (4-11 mars) met en scène, dans le collège des « Trésoriers », fondé en 1268 et situé devant l’église de la Sorbonne, la misère des écoliers (les Français) engendrée par le système des finances et de la fiscalité royales, incarné au collège (la France) dans le valet de chambre nommé d’Emery (Michel Particelli d’Emery, surintendant des finances) au service du principal (Mazarin), dans les portiers Mono et Poleur, représentant ceux qui s’enrichissaient en bénéficiant de monopoles octroyés par le gouvernement, et dans Tubeuf, intendant des finances, rapporteur au conseil des finances du roi et en charge de celles de la maison d’Anne d’Autriche. Qu’une pièce de monnaie orne ce texte n’a donc rien d’étonnant en soi. En revanche, le choix du denier carolingien au type dit du « temple » et à la légende « Christiana religio », apparu sous le règne de Louis le Pieux, est plus curieux. Il a été plus rarement reproduit que les monnaies antiques, ou même que des monnaies médiévales moins anciennes – dont certaines encore en circulation, donc présentes dans les tarifs officiels donnant le cours des espèces. Il figurait par exemple déjà, avec l’autre face et quatre autres types carolingiens, sur la page 3 des Figures des monnoyes de France de Jean Baptiste Haultin (1619). Il provient vraisemblablement d’une récupération de matériel d’un autre ouvrage.

Mazarine : M 10836

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