V. La légende noire de Luther

70. Jean Gacy, Le Trialogue nouveau, contenant l’expression des erreurs de Martin Luther. [Genève : Wigand Koeln,] 1524. Provenance : Alfred André (1827-1896).
71. Olivier Conrard, Le miroir des pécheurs. Paris : [François Regnault, Galliot Du Pré, vers 1527]. Provenance : Abbaye Saint-Victor (Paris)
72. Le grand miracle dernièrement advenu par la volonté de Dieu en la ville de Norden au pays de Frise, en Allemagne. A la confusion de l’hérésie de Martin Luther. [Paris : Alain Lotrian, vers. 1530.]

   À côté des savants traités latins, émanant de théologiens issus de l’université, la réponse catholique aux arguments de Luther s’est incarnée dans des textes modestes, en français, peu conservés car vite passés de mode. Le plus ancien est le Trialogue nouveau du franciscain Jean Gacy (n° 70), qui fait « trialoguer » en vers français « Zèle divin », « Vérité immuable » et « Hiérarchie ecclésiastique », qualifiant Luther de « précurseur d’Antéchrist ». Le Miroir des pécheurs (n° 71), du franciscain Olivier Conrard, propose une série de poèmes autour des sept péchés capitaux ; le chapitre « De Luther et ses adhérents schismatiques et hérétiques » se trouve dans la partie consacrée à l’avarice. Des canards ou feuilles volantes, parfois traduits de flugschriften allemands, diffusent en français des nouvelles sensationnelles vraies ou inventées, à un public avide de faits divers : ainsi le grand miracle survenu à Norden (n° 72), qui raconte la naissance d’un enfant monstrueux, après que sa mère a, pendant sa grossesse, chanté des vers en faveur de Luther.

70 (1-2/4) SHPF : ANDRE 1162
71 (3/4) Bibl. nat. de France : RES. YE. 3755
72 (4/4) Bibl. nat. de France : 8-NFG-82 RES