V. La légende noire de Luther

68. Jérôme de Hangest, Contre les ténébrions lumière évangélique. Paris : [Guillaume de Bossozel], Jean Petit, 1535. Provenance : Alfred André (1827-1896).
69. Pierre Cousturier [Sutor], Apologia Petri Sutoris… adversus damnatam Lutheri haeresin, de votis monasticis. Paris : [Nicolas Savetier pour] Poncet Le Preux, 1531. Provenance : Jules Mazarin (1602-1661).

   Les théologiens français les plus expérimentés ont écrit contre Luther. Jérôme de Hangest, surnommé le « marteau des hérétiques » en raison de son acharnement à lutter contre l’hérésie luthérienne, tant par la plume que par le feu, compose à la demande de la faculté de théologie deux traités pour répondre aux arguments développés dans les Placards contre la messe de 1534, l’un en latin à destination des clercs, l’autre en français pour une plus large diffusion. Ce dernier, Contre les ténébrions lumière évangélique (n° 68), simplifie les arguments doctrinaux, qui s’effacent derrière un style véhément et enflammé, avec invectives et insultes. Les colleurs d’affiches sont assimilés à des insectes nuisibles, qu’il faut éradiquer. Autre docteur en théologie, le charteux Pierre Cousturier réfute le traité de Luther contre les vœux monastiques dans une Apologia (n° 69). Un curieux bois gravé représente l’hérétique sous la forme d’un moine habillé à la fois en seigneur et en manant, avec un instrument agricole en guise d’épée et une pique dans la main gauche ; de ses poches sortent des serpents et des rats. La gravure est signée du monogramme de Gabriel Salmon, graveur lorrain qui l’avait créée pour le Blazon des hérétiques de Pierre Gringore.

68 (1/2) SHPF : ANDRE 641
69 (2/2) Mazarine : 8° 25504