La Tour de Nesle : de pierre, d'encre & de fiction
La Tour de Nesle : de pierre, d'encre & de fiction EN

III. Une tour de fiction. Légende, littérature et culture populaire

   Au-delà de l'histoire ou de l'image, la mémoire de la tour de Nesle se perpétue surtout dans la culture populaire grâce ou à cause de la légende qui veut qu'elle ait été le lieu d'orgies sanglantes à l'issue desquelles des princesses débauchées jetaient leurs amants dans la Seine. Basée sur un authentique scandale impliquant en 1314 les belles-filles du roi de France, cette légende se forme un siècle plus tard et ne cesse ensuite d'évoluer, au gré des connexions littéraires et des approximations historiques, inspirant ballades, drames romantiques, parc d'attraction, dessin animé, romans et films.
   La troisième partie de l'exposition évoque cette riche matière en faisant la part belle aux auteurs dont l'oeuvre souvent reprise ou adaptée, à la scène comme à l'écran, a popularisé une tour de Nesle imaginaire où tout n'est que désordre, fureur et volupté. D'une édition incunable de la Ballade des dames du temps jadis de Villon au manuscrit autographe des Rois maudits de Maurice Druon, en passant par l'édition originale de la pièce d'Alexandre Dumas ou des éditions bon marché de romans populaires, l'écrit laisse ici aussi la place au visuel avec des costumes de scène, des affiches ou des vignettes de collection.

11. Un sujet pour bibliophiles

Frédéric Gaillardet et Alexandre Dumas, La Tour de Nesle, drame en 5 actes et 9 tableaux : représenté pour la première fois à Paris, sur le Théâtre de la Porte Saint-Martin, le 29 Mai 1832. Paris, impr. pour Les Amis des Livres, 1901. Illustrations en couleurs de Robida, gravées par M. A. Bertrand (provenance : Gabriel Hanoteaux)

   En dehors de la scène, le drame de Gaillardet et Dumas est également un succès de librairie qui connaît de nombreuses éditions successives, tant dans les œuvres complètes de Dumas que sous forme de feuilletons, de livraisons, d'éditions bon marché suscitant parfois une concurrence acharnée ou d'éditions de luxe comme celle imprimée à seulement cent quinze exemplaires. Les illustrations, dues à Albert Robida, apparaissent comme les derniers feux d'un certain esthétisme romantique proche du style troubadour.

Mazarine : 4° 30803

 


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