Mazarinades (1648-1653) : la Fronde, les mots, les presses
Mazarinades (1648-1653) : la Fronde, les mots, les presses EN

II. Formes et genres alternatifs : manuscrits, placards et chansons

08. Une construction graphique originale pour une combinaison de formes

Recit de ce qui c’est fait et passé a la marche mazarine depuis sa sortie de Paris jusques à Sedan. [Sans lieu : sans nom, 1651]. Placard. Gravure sur bois. In-folio. 

   Le placard se compose d’une sorte de bande dessinée en quatre cases numérotées, légendées par autant de quatrains et illustrant l’exil de Mazarin durant la plus grande partie de l’année 1651. Il est mis en difficulté par la capacité de pression que Gaston d’Orléans acquiert auprès du roi et de sa mère en s’alliant avec le coadjuteur Gondi de Retz et avec le Parlement (la Justice du roi). Le cardinal quitte Paris de nuit le 6 février pour Saint-Germain-en-Laye, puis se rend au Havre où les princes de Condé et de Conti étaient retenus en captivité. Il les fait libérer lui-même le 13 février alors qu’Anne d’Autriche et le jeune Louis XIV, bloqués dans Paris, avaient fini par accorder cette libération le 11. Mazarin part aussitôt en direction de l’Est et, passé par Sedan, finit par se réfugier chez l’archevêque de Cologne à Brühl (11 avril). Les frondeurs expliquent cette fuite en exil, avec l’argent des contribuables écrasés d’impôts et sous la menace des princes libérés, amnistiés et rétablis en tout, par la hantise que Mazarin éprouverait de connaître le funeste sort de Concini, maréchal d’Ancre. Le signifié des images est reformulé plus bas sur deux registres différents, par un court texte polémique de style classique d’une part, par une longue chanson avec l'indication de son air d’autre part. L’ensemble donne l’impression de se trouver face à un produit multimédia de ce temps, réunissant pour un public élargi l’image, le son et les mots.

Mazarine : M 15042
Exemplaire numérisé


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