Un siècle d'excellence typographique : Christophe Plantin et son officine (1555-1655)
Un siècle d'excellence typographique : Christophe Plantin et son officine (1555-1655) EN

V. Métamorphoses de l'illustration

34. Un collaborateur d'exception : l'illustrateur et graveur Pieter van der Borcht

Pseudopiphane. Physiologos, Anvers : Christophe Plantin, 1588. In-8.

Humaniste et secrétaire du pape Sixte V, Gonzalo Ponce de Léon avait donné une version en grec et latin, manuscrite et enluminée (1585), du célèbre bestiaire grec attribué à l’évêque chypriote Épiphane (†402). Une édition imprimée parut à Rome en 1587, illustrée de 25 bois gravés. L'envoi d'un exemplaire à Christophe Plantin en aurait suscité la réédition.

   Plantin plaça les deux versions de chaque texte, non plus successivement, mais en regard. Il fit copier les bois de l’édition romaine en autant de gravures à l’eau-forte. Non signées, elles sont l’œuvre de Pieter van der Borcht, dessinateur, graveur sur bois puis sur métal, actif d'abord à Malines puis réfugié à Anvers où Plantin l’héberge à partir de 1572. Van der Borcht était un adepte de l'eau-forte, technique de gravure sur cuivre plus facile à maîtriser et plus rapide à mettre en œuvre que le burin.

   Il produisit massivement et régulièrement pour l'officine plantinienne, tout particulièrement dans les années 1580. Plantin, revenu à Anvers en 1585 après deux années passées à Leyde en tant qu’imprimeur de l’Université, souhaitait y maintenir une offre de qualité illustrée avec exigence, pour un marché rétréci, et dans un contexte rendu compliqué par les circonstances de la guerre de Quatre-Vingts Ans.

Mazarine : 8° 34070


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