VI. Mise en livre baroque

Jacobus Bosius. Crux triumphans et gloriosa...– Anvers : Officina Plantiniana (Balthasar I et Jan II Moretus), 1617. In-folio.

Balthasar I Moretus supervisait chaque étape du processus éditorial, notamment le programme iconographique, par des échanges auteurs, dessinateurs et graveurs, qui portaient aussi sur l’articulation des images avec le texte. Conscient de la fonction commerciale d'accroche des premières pages d’un livre, il en soignait tout particulièrement la réalisation et recourait aux meilleurs artistes.

   Ainsi s'explique la longue collaboration de son compatriote Pierre Paul Rubens avec l'officine plantinienne, qui débute en 1613 et s’achève à la mort du peintre en 1640. Les contributions de Rubens aux frontispices ou aux pages de titres, « points stratégiques » des éditions plantiniennes, bouleversent les conceptions architectoniques de la Renaissance : un nouveau modèle s’impose, où l’architecture a encore sa place mais où l’on privilégie désormais le paysage, la perspective, la vitalité et l’animation des figures humaines ou animales.

   Ici Moretus lui fit remplacer le frontispice de l'édition italienne (1610) pour obtenir une page plus aérée, plus dynamique et plus équilibrée, approuvée par Bosio et imprimée une fois de plus par un Galle, Cornelis, frère de Théodor.

   Rubens travailla à 29 reprises sur un frontispice ou une page de titre pour les Moretus.

Mazarine : 2° 2155 A